Une étude montre l’importance des connaissances financières : près de la moitié des jeunes sont inquiets à propos de l’argent

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Une étude montre l’importance des connaissances financières : près de la moitié des jeunes sont inquiets à propos de l’argent

Les jeunes ont des problèmes d’argent : ils s’inquiètent de leur situation financière, ils ont souvent peur que leur carte bancaire soit refusée et ils ont peur de ne pas avoir assez d’argent pour nourrir leurs enfants. Tel est le constat d’une enquête réalisée pour Febelfin par Indiville, avant la crise du coronavirus, auprès de 2000 jeunes âgés de 15 à 30 ans.

 

À l’inverse, 16 % des jeunes ne s’inquiètent jamais d’un manque d’argent. Les types de problèmes d’argent varient aussi énormément avec l’âge. Les 15-19 ans s’inquiètent surtout d’avoir assez d’argent pour de nouveaux vêtements (34 %), pour leurs hobbies (33 %) et pour les sorties (28 %). Chez les 20-30 ans, les principales inquiétudes concernent le paiement du loyer ou de l’emprunt pour une maison/un appartement (36 %) et la possibilité d’économiser suffisamment (35 %). Ceux qui ne sont pas aux études et vivent encore avec leurs parents s’inquiètent surtout de pouvoir rembourser un crédit auto (33 %) ou de régler d’autres frais (24 %).

 

Les connaissances financières sont la clé de la sérénité

 

Les jeunes en savent trop peu sur les questions d’argent. 27 % seulement s’attribuent une bonne note (8, 9 ou 10/10) en matière de connaissances financières. 24 % se donnent carrément une mauvaise note, entre 0 et 5/10. Les jeunes en savent notamment trop peu sur les emprunts, l’épargne-pension et les impôts. Ils sont 47 % à ne pas savoir comment gérer un budget, et 74 % ne savent pas que les banques transforment l’épargne en crédits.

Ce manque de connaissances financières va de pair avec un manque d’implication pour les questions financières (* l’implication pour les questions financières détermine dans quelle mesure les jeunes connaissent bien leurs finances). Ils ne sont que 42 % à s’en occuper réellement, et ce taux d’implication atteint un point bas de 31 % précisément chez ceux qui connaissent des difficultés financières. Les personnes sans problèmes financiers s’intéressent plus souvent à ces questions (51 %).

Dans le même esprit : 47 % des jeunes détestent s’occuper de leurs questions d’argent. Ce taux n’est que de 37 % chez ceux qui n’ont pas de problèmes financiers, mais il grimpe à 59 % chez ceux qui connaissent des difficultés.

On observe également une corrélation élevée entre la culture financière, l’intérêt pour la question et les problèmes d’argent : ceux qui comprennent moins bien leur situation financière s’occupent moins volontiers des questions d’argent et ont plus souvent des problèmes d’argent. Ces personnes se trouvent prises dans un cercle vicieux.

La culture financière est donc d’une importance vitale. Un jeune qui maîtrise les questions d’argent, qui se sent concerné, aura moins de soucis d’argent et se sentira plus heureux.

À qui les jeunes peuvent-ils s’adresser ?

 

Les jeunes apprennent les questions d’argent et le fonctionnement des banques principalement à la maison (84 %). L’école et les amis jouent un rôle moins important (38 % et 42 % respectivement). Lorsqu’ils ont des questions d’argent, 70 % des jeunes s’adressent donc tout d’abord à leurs parents. Ce chiffre va même jusqu’à 80 % chez les 15-19 ans. Chez les plus de 20 ans, la banque commence à jouer un rôle.

Mais de nombreux parents n’aiment pas parler d’argent avec leurs enfants. En 2020, il est encore tabou de dire combien on gagne, combien on dépense ou la somme présente sur son carnet d’épargne. Les parents sont encore moins réticents à parler de sexe que d’argent avec leurs enfants. Il est donc difficile pour les jeunes d’apprendre à gérer leur argent et d’acquérir une culture financière.

Yves Coemans, Gezinsbond : « Les parents se sentent compétents pour apprendre à leurs enfants à gérer leur argent, et pourtant ils admettent que leurs enfants sont déficients en la matière. Dans la pratique, nous savons que de nombreux parents ont du mal à parler d’argent avec leurs enfants et qu’ils manquent d’assurance dans ce domaine. Ils n’assument toujours pas suffisamment leur rôle d’éducateurs financiers. »

Le plus grand tabou en 2020 n’est pas le sexe, mais l’argent.

La situation est plus difficile encore pour les jeunes sans parents ni modèle. Sophie, par exemple, s’est soudain retrouvée sans père à 19 ans. À coups d’essais et erreurs, Sophie a compris que les adolescents ne savent quasiment rien de l’argent, mais qu’ils en assument pourtant l’entière responsabilité

« L’école ne nous apprend rien ou presque sur l’argent, le fonctionnement des banques ou les assurances. Il est donc tout à fait normal de ne pas savoir ou de ne pas comprendre quelque chose. J’ai eu la chance de recevoir beaucoup d’aide de ma famille et d’amis de mon père. Il ne faut vraiment pas avoir honte de demander l’aide de vos proches ou de professionnels. Posez des questions jusqu’à ce que vous compreniez comment ça fonctionne. »
Sophie

Le rôle de l’enseignement

 

Dans son témoignage, Sophie touche un point important : outre les parents, les écoles doivent jouer un rôle important dans l’apprentissage d’une culture financière et l’élimination des soucis d’argent.

D’une part, l’école est l’environnement idéal pour fournir aux jeunes des informations fiables en matière d’argent. D’autre part, l’enseignement peut contribuer à réduire les inégalités. En intégrant l’éducation financière au trajet de formation, il permettrait aux jeunes d’acquérir leurs premières connaissances financières au même moment.

Alexandra Smarandescu, présidente du Conseil flamand de la jeunesse / Vlaamse Jeugdraad : « Nous constatons que les jeunes s’intéressent activement à l’épargne, aux dépenses et aux façons de gagner de l’argent. Ils sont aussi souvent sollicités par la publicité et encouragés à s’intéresser aux questions d’argent. L’apprentissage conscient des questions d’argent aurait donc tout à fait sa place sur les bancs de l’école. »

Febelfin souligne l’importance de l’inclusion la plus large possible de l’éducation financière dans les compétences terminales de l’enseignement secondaire.

Avec l’éducation financière comme fil rouge tout au long du parcours scolaire du jeune, le fossé en matière de culture financière et, par exemple, de surendettement, serait réduit. C’est pourquoi nous invitons les différentes autorités de tutelle de l’enseignement et toutes les parties prenantes à discuter de la meilleure approche possible.

La campagne de Febelfin souhaite briser le tabou autour des discussions d’argent

 

Que ce soit à la maison, à l’école ou entre amis, une chose est sûre : il faut briser le tabou qui entoure les discussions d’argent. C’est pourquoi Febelfin lance aujourd’hui une campagne dans laquelle des influenceurs néerlandophones et francophones partagent des témoignages francs et familiers sur la gestion de l’argent (« money confessions ») via leurs stories Instagram.

Money confession de Badfifii : « Ma première paie, je faisais n'importe quoi : je sortais, j'achetais du maquillage… Et j'avais zéro argent ! »

Les témoignages des influenceurs abordent différents thèmes, depuis les dépenses excessives jusqu’aux réserves à constituer pour payer ses impôts. Le message ? Chaque histoire compte et mérite d’être partagée.

Par les témoignages des influenceurs, nous voulons convaincre les jeunes qu’ils peuvent parler d’argent. Vous avez des questions à propos de l’argent, ou bien vous avez déjà commis une erreur en matière de finance ? N’ayez pas honte, car vous n’êtes pas seul(e). N’ayez pas peur d’en parler et de demander de l’aide quand vous en avez besoin.

Gérez votre argent intelligemment

 

Dans sa campagne, Febelfin renvoie systématiquement à la nouvelle plateforme financeset moi.be. Les jeunes y trouveront toutes sortes d’informations sur les questions d’argent. Comment éviter de dépenser trop ? Comment remplir ma première déclaration d’impôts ? Ai-je besoin d’un emploi stable pour pouvoir emprunter ? Qu’est-ce qui change quand on a 18 ans ?