Un an de crise du coronavirus : plus de la moitié des jeunes rencontrent des problèmes financiers

25 mars 2021 - 11 min de lecture

Un an de crise du coronavirus : plus de la moitié des jeunes rencontrent des problèmes financiers

Le coronavirus est toujours bien présent dans notre pays - et dans le reste du monde. Tous les Belges sont touchés, et les jeunes ne peuvent que subir la situation, eux aussi. Cela provoque beaucoup d'incertitudes et d'inquiétudes. Une enquête réalisée par Febelfin, en collaboration avec le bureau d'études Indiville, montre que :

  • 61 % des jeunes connaissent actuellement des difficultés financières en raison de la crise. Un jeune sur cinq connaît même de graves problèmes financiers.
  • Compte tenu de cette situation difficile, 34% des jeunes ont régulièrement peur que leur carte bancaire ne soit refusée dans un magasin. 57 % disent qu'ils ne peuvent pas épargner (suffisamment).
  • Ainsi, environ la moitié des jeunes aujourd'hui ont du mal à dormir quand ils pensent à leurs finances.
  • Les jeunes qui sont confrontés à des problèmes financiers se sentent moins impliqués dans les questions d'argent. Or, ceux qui sont moins bien informés sur leurs affaires financières sont moins enclins à se préoccuper des questions d'argent et sont plus susceptibles de souffrir de difficultés pécuniaires. C’est en fait un cercle vicieux.
  • Il est actuellement plus essentiel que jamais d'améliorer les connaissances financières des jeunes. L'impact et la portée de la crise du coronavirus sont sans précédent. En apportant aux jeunes les connaissances financières nécessaires, ceux-ci seront mieux à même de faire face aux revers financiers dans l'avenir.

Mettre l'éducation financière à l'honneur : tel est pour la 6e fois consécutive l'objectif de la Semaine de l'argent organisée par Wikifin (le programme d'éducation financière de la FSMA, l'Autorité des services et marchés financiers) et Febelfin. Pendant toute la semaine, diverses activités sont prévues qui touchent à l'éducation, et notamment le quiz sur l’argent de Wikifin et Febelfin. Des initiatives analogues ont lieu dans différents pays d’Europe, qui s’inscrivent dans le cadre de la European Money Week.

Une étude menée en collaboration avec le bureau d'études Indiville auprès de 2.000 Belges montre que le niveau de connaissances financières de nos compatriotes pourrait être amélioré. Les jeunes, en particulier, ont encore une importante marge de progression. Les jeunes, en particulier, ont encore une importante marge de progression

 

L'éducation financière doit être renforcée

 

Une étude précedente réalisée par Febelfin a déjà montré que les jeunes en général connaissent mal leurs affaires financières

Enquête nationale sur les jeunes & l'argent réalisée par Febelfin en collaboration avec le bureau d'études Indiville auprès de 2.000 jeunes de 15 à 30 ans (automne 2019) et auprès de 1005 jeunes de 16 à 30 ans (mai 2020).

Une enquête récente cette fois confirme ce résultat et met en évidence un problème sociétal plus large : le niveau de connaissances financières moyen des Belges n'est que de 6 sur 10. Seuls 35% ont un bon score financier de base (entre 8 et 10 sur 10). 25% ont un score moyen (entre 6 et 7 sur 10) et 40% ont des connaissances financières médiocres (entre 0 et 5 sur 10). Chez les jeunes (entre 16 et 30 ans), le score tombe même à 4,5 sur 10. Les jeunes indiquent que les domaines dans lesquels ils en savent le moins sont :

Enquête nationale sur les jeunes & l'argent réalisée par Febelfin en collaboration avec le bureau d'études Indiville auprès de 2.045 Belges entre 16 et 79 ans, dont 750 entre 16 et 30 ans (mars 2021).

  • les investissements et les produits de placement,
  • les emprunts et les demandes de crédit,
  • l’(épargne-)retraite,
  • la gestion financière quotidienne,
  • la gestion d’un budget et l’élaboration d'un plan budgétaire.

Fait notable : notre auto-évaluation, avec une note de 6,7 sur 10, est légèrement supérieure à la moyenne réelle. Les jeunes en particulier (entre 16 et 30 ans) ont tendance à se surestimer, ce qui peut poser problème si l'on devient trop sûr de soi ou trop confiant. En outre, l'enquête met en évidence une différence importante entre les hommes et les femmes : les femmes obtiennent de moins bons résultats pour ce qui est des connaissances financières. Cet écart se marque très tôt (16 à 19 ans) et n'est jamais totalement comblé. Même si les filles obtiennent des résultats à peine inférieurs à ceux des garçons en termes de compréhension de l'écrit, de connaissances scientifiques et de calcul (d’après les derniers chiffres de l’enquête PISA), les hommes semblent avoir de meilleures connaissances financières que les femmes.

Avoir des connaissances financières ne signifie pas qu'il faut être un professionnel de la finance. Ce que cela signifie, c'est que vous pouvez vous débrouiller dans la vie de tous les jours.
Karel Baert, CEO Febelfin

Le diplôme et l'implication ont une influence positive

 

L'obtention d'un diplôme s’avère avoir un impact positif important sur notre niveau de connaissances financières. Les titulaires d'un Master obtiennent une note moyenne de 7,6 sur 10, tandis que les titulaires d'un diplôme de l'enseignement secondaire supérieur n'obtiennent que 5,8. Cela montre à quel point il est important d'intégrer les compétences financières dès le début du parcours éducatif. C’est entre 16 et 30 ans et entre 31 et 49 ans que nous améliorons le plus nos compétences financières. Ensuite, la progression des connaissances se stabilise.

Enfin, l'implication dans les questions d'argent a également un impact positif sur les connaissances financières : les personnes bien informées sur leurs affaires financières préfèrent s'occuper des questions d'argent et sont moins susceptibles d'avoir des problèmes d'argent. Aujourd'hui, 44% des jeunes sont impliqués dans leurs affaires d'argent, alors qu'avant le déclenchement de la crise du coronavirus, ils n'étaient que 33%. La crise du coronavirus a donc conduit les jeunes d'aujourd'hui à être plus conscients de leurs problèmes d'argent.

 

La crise du coronavirus a un impact sur les jeunes qu'il ne faut pas sous-estimer

 

L'impact de cette crise ne doit pas être sous-estimé, comme le montrent les chiffres suivants : pas moins de 61% des jeunes disent rencontrer des difficultés financières à cause de la crise. 21% des sondés, soit un jeune sur cinq, est même confronté à de graves problèmes financiers. À titre de comparaison : il y a un an, 45% des jeunes déclaraient avoir des difficultés financières, dont 13% de graves difficultés. Une année de crise a donc abouti à ce que beaucoup plus de jeunes connaissent des difficultés financières.

Cette situation financière difficile fait que 34% des jeunes ont régulièrement peur que leur carte bancaire ne soit refusée dans un magasin. Ce qui est frappant, c'est que le groupe qui a très peur (14%) a augmenté par rapport à l'année dernière (11%). Le comportement en termes d'épargne se ressent également de ces difficultés financières. Aujourd'hui, 57 % des jeunes déclarent ainsi ne pas pouvoir épargner (suffisamment).

Cela signifie également que de nombreux jeunes s'inquiètent de leur situation financière. Environ la moitié des jeunes disent aujourd'hui avoir du mal à dormir lorsqu’ils songent à leur situation financière. Il s'agit d'une augmentation de pas moins de 10% par rapport à l'année dernière.

Les jeunes qui sont aux prises avec des problèmes financiers se sentent moins impliqués dans leurs affaires d'argent. Une enquête précédente a montré que seuls 31% des jeunes ayant des problèmes financiers étaient impliqués dans leurs affaires d'argent, alors que ce pourcentage s'élève à 51% chez les jeunes qui n’ont pas ce genre de problèmes.

Enquête nationale sur les jeunes & l'argent réalisée par Febelfin en collaboration avec le bureau d'études Indiville auprès de 2.000 jeunes de 15 à 30 ans (automne 2019) et auprès de 1005 jeunes de 16 à 30 ans (mai 2020).

Il s’avère y avoir une forte corrélation entre les connaissances financières, l'implication et les problèmes d'argent : les personnes moins bien informées sur leurs affaires financières sont moins enclines à se préoccuper des questions d'argent et sont plus susceptibles d'avoir des problèmes d'argent. Ce qui engendre un cercle vicieux.

Il est donc crucial d’améliorer les connaissances financières des jeunes. Tant de bonnes connaissances financières qu'un degré élevé d'implication conduisent à moins de soucis d'argent et de problèmes financiers. Les connaissances financières sont apparemment la clé pour être mieux à même de faire face aux revers financiers, aujourd'hui et dans l'avenir

 

Il est temps de soutenir les jeunes

 

De coronacrisis heeft de wereld van jongeren flink overhoop gehaald. Hun toekomstperspectief is op meerdere vlakken veranderd: ze krijgen minder zakgeld van hun ouders, studentenjobs worden geannuleerd en ook hun eerste stappen op de arbeidsmarkt worden door de coronacrisis bemoeilijkt. Het is vandaag meer dan ooit belangrijk om jongeren te motiveren en hen bewust te maken van het belang van een goede financiële basiskennis. Vandaag leggen we de basis voor hun financiële zelfredzaamheid op latere leeftijd.

La crise du coronavirus a bouleversé l’univers des jeunes. Leurs perspectives d'avenir ont changé à plusieurs niveaux : ils reçoivent moins d'argent de poche de leurs parents, les emplois étudiants ont disparu et leurs premiers pas sur le marché du travail sont également compliqués par la crise. Aujourd'hui plus que jamais, il est important de motiver les jeunes et de leur faire prendre conscience de l'importance d'avoir de bonnes connaissances financières. Aujourd'hui, nous posons les bases de leur indépendance financière future.

 

À qui les jeunes peuvent-ils s'adresser ?

 

Les jeunes apprennent principalement à gérer l'argent et les opérations bancaires à la maison (84%). Une enquête précédente vait montré que pas moins de 70 % des jeunes se tournaient d'abord vers leurs parents pour les questions d'argent. Pour les jeunes entre 15 et 19 ans, ce chiffre atteint même 80%. Pour les jeunes à partir de 20 ans, les parents passent la main aux banques.

Enquête nationale sur les jeunes & l'argent réalisée par Febelfin en collaboration avec le bureau d'études Indiville auprès de 2.000 jeunes de 15 à 30 ans (automne 2019) et auprès de 1005 jeunes de 16 à 30 ans (mai 2020).

Bien que les parents soient le premier point de contact, ils ne parlent pas très souvent et surtout pas volontiers d'argent à leurs enfants. Dire combien on gagne, combien on dépense et combien il y a sur son compte d'épargne reste un sujet sensible. Cependant, une conversation ouverte et honnête sur l'argent est la base d'une bonne éducation financière.

Non seulement les parents, mais aussi l'école peuvent jouer un rôle dans l'éducation financière et dans la résolution des problèmes d'argent. D'une part, les écoles sont l'environnement idéal pour fournir aux jeunes des informations fiables sur l'argent. D'autre part, l'éducation peut contribuer à éliminer une partie des inégalités. En intégrant l'instruction financière dans le processus éducatif, les jeunes commencent à acquérir des connaissances financières en même temps.

Apporter des connaissances financières relève de la responsabilité sociétale de différents acteurs. En travaillant ensemble et en développant des initiatives conjointes - comme le quiz sur l'argent de Wikifin et Febelfin - nous pouvons faire en sorte que les jeunes acquièrent des connaissances financières plus solides.