Service bancaire universel : un accord entre le gouvernement et le secteur bancaire au profit des clients n’utilisant pas les services digitaux

19 juillet 2021 - 5 min de lecture

La digitalisation des services bancaires a progressivement séduit de nombreux usagers par son efficacité et sa rapidité d’utilisation. Toutefois, tout le monde n'est pas en phase avec cette évolution. En effet, une fracture numérique existe aujourd’hui. De nombreuses personnes se sentent exclues de ce nouveau mode de fonctionnement. Or, il est primordial que ces personnes puissent participer pleinement à la société. C’est pourquoi une attention particulière doit être portée aux personnes utilisant peu ou pas les services digitaux.

 

La digitalisation galopante est souvent vécue comme source de stress et d’isolement parmi les personnes les plus vulnérables. En particulier pour les seniors qui n’ont pas toujours été en mesure d’ouvrir un compte courant comprenant un nombre suffisant d’opérations manuelles auprès de leur banque. Pour éviter une aggravation de cette fracture numérique, la Charte sur le service bancaire universel a été élaborée.  

Face aux problèmes que la digitalisation des services bancaires peut susciter chez certains, Pierre-Yves Dermagne, ministre de l’Economie, Vincent Van Peteghem, ministre des Finances et la secrétaire d’Etat à la Protection des Consommateurs, Eva De Bleeker ont donc pris l’initiative, avec le secteur bancaire, représenté par Febelfin, de mettre en place un service bancaire universel.

Cet accord entre le secteur bancaire et le gouvernement témoigne d’un engagement clair envers ceux rencontrant des difficultés face à la digitalisation croissante de la société. De nombreuses banques proposent déjà aujourd’hui des offres de services comprenant des opérations manuelles à un tarif raisonnable, mais avec le service bancaire universel, cette offre sera désormais étendue.

Ce service bancaire universel prend la forme d’un pack offert à un prix maximum de 60 euros par an (5€ par mois). Ce pack donne accès à toute une série d’opérations bancaires telles que :

  • 24 retraits gratuits minimum par an aux distributeurs automatiques de sa banque ;
  • Au moins 60 opérations manuelles par an au guichet de la banque ;
  • Une carte de débit ;
  • L’impression gratuite des extraits de compte aux automates de sa banque, les retraits mensuels d’extraits au guichet (si la banque l’offre) ou l’envoi une fois par mois par la poste à un tarif raisonnable ;
  • La possibilité d’une domiciliation gratuite des factures (par exemple énergie, eau, télécommunications...) et les ordres de paiement permanents gratuits (par exemple le loyer).

« Ce pack, d’un prix de 60 euros maximum, fera donc baisser le prix demandé par de nombreuses banques et pour un meilleur service mais ce n’est pas tout. Toute augmentation annuelle bancaire ne pourra plus excéder les 6 euros », explique Pierre-Yves Dermagne, le ministre de l’Economie. « Une augmentation soudaine et sensible des prix, connue par de nombreux clients, sera désormais interdite. Notons également que nous nous sommes accordés avec le secteur bancaire pour geler les prix annexes d’impression des extraits de compte. »

« Il est important que chacun, y compris celles et ceux qui ne maîtrisent pas encore la digitalisation bancaire, puisse utiliser sa banque pour effectuer des retraits et des transferts à un tarif abordable et transparent », analyse le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem. « Avec cet accord, nous donnons aux gens de la clarté et de la sécurité pour les années à venir. Je tiens à remercier Febelfin et les banques participantes pour leur coopération constructive. Ensemble, nous nous assurerons que tout le monde prenne le train en marche. »

« De nombreux consommateurs ne disposent pas des services bancaires les mieux adapté à leur profil », détaille Eva De Bleeker, la secrétaire d'État à la Protection des Consommateurs. « Nous avons créé ici un service bancaire spécifique pour un groupe très vulnérable, car nous savons qu'il s'agit du groupe de consommateurs le moins mobile dans le monde bancaire. Parallèlement à cela, nous allons mettre à la disposition de toutes et tous des comparateurs de prix clairs pour les services bancaires. Nous aidons ainsi ces personnes à trouver la meilleure option pour eux. Le prix de ces services devra être communiqué et publié chaque année par chaque banque. Cette décision aura le mérite de rendre les choses plus transparentes. »

« Le service bancaire universel est une réponse à une société en transition : tout se fait de plus en plus via le PC ou le smartphone et tout le monde n'y est pas familiarisé », explique Karel Baert, CEO de Febelfin. « En tant que secteur, nous reconnaissons et comprenons cela. Avec cet engagement, nous voulons montrer que nous ne laissons personne de côté, car gérer correctement son argent et pouvoir payer sans problème est un droit pour tous. Les paquets de transactions manuelles qui existent déjà seront encore plus accessibles, transparents et étendus à presque toutes les banques de détail. Je suis heureux que la coopération avec le gouvernement ait abouti à ce résultat. »

Le protocole sera en vigueur pour les 3 prochaines années, et devra donc être renégocié par le prochain gouvernement si nécessaire.

En résumé, avec l'entrée en vigueur du protocole le 19 juillet, nous assurons une large gamme de services aux clients non numériques en introduisant le service bancaire universel à un prix raisonnable. 

Outre les modalités d'un service bancaire universel, la Charte contient également l'engagement de mieux informer le consommateur sur l'offre des banques et les tarifs correspondants. Enfin, le gouvernement et le secteur bancaire continueront à faire des efforts pour combler autant que possible la fracture.