La BNB le confirme : le robinet des crédits reste ouvert en dépit de la crise du coronavirus

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Aujourd'hui, la Banque nationale de Belgique (BNB) a présenté à la Chambre un état des lieux concernant l’octroi de crédits bancaires pendant la crise du coronavirus. Ainsi qu’elle l’a montré, les banques continuent de jouer leur rôle de soutien de l'économie, tant en accordant des reports de paiement qu’en octroyant de nouveaux crédits. Il n'y a donc pas de pénurie ou de « tarissement » du crédit bancaire.

 

Les ménages et les entreprises qui sont en difficulté en raison de la crise du coronavirus peuvent bénéficier d’un report de paiement. En outre, un système de garantie d'Etat pour les nouveaux crédits a été mis en place pour les entreprises. Les mesures offrent souvent un répit bienvenu, en particulier pour les PME, qui sont fortement représentées dans le paysage entrepreneurial belge.

Les périodes difficiles requièrent des mesures fortes

 

Lorsqu'il est apparu que la crise du coronavirus frappait durement les ménages et les entreprises également sur le plan financier, les banques – conjointement avec le ministre des Finances Alexander De Croo et la Banque nationale de Belgique - ont élaboré un plan bancaire. Grâce à ce plan, les ménages et les entreprises peuvent demander un report de paiement de leur crédit bancaire. Un système de garantie d'Etat pour les nouveaux crédits a également été mis en place.

Le report de paiement prouve son utilité

 

Le fait de pouvoir reporter le paiement de crédits en cours est utile et souhaitable pour de nombreux particuliers et entreprises. Si nous ne considérons que les seules entreprises, nous constatons que pour près de 10 % de l’ensemble des crédits (9,8 % pour être exact), il a été fait appel à un report de paiement. Le volume de crédits sous-jacents est de 21,3 milliards d'euros.

Les chiffres que Febelfin publie régulièrement à ce sujet (et qui seront mis à jour ce vendredi) montrent que plus de 130.000 reports de paiement ont été accordés aux entreprises. Plus de 80 % de ces reports ont bénéficié aux indépendants et aux PME.

Les PME - fortement représentées en Belgique - appartiennent à l'une des quatre catégories d'entrepreneurs qui font le plus souvent appel à un report de paiement :

  • PME
  • entreprises de secteurs sensibles à la crise
  • entreprises ayant principalement des crédits à long terme
  • entreprises moins solvables

Les banques continuent d’accorder de nouveaux crédits

 

Pendant la crise du coronavirus, les banques jouent leur rôle de soutien à la société et à l'économie, tant par le biais du report des paiements que via l'octroi de nouveaux crédits.

Le constat général est que l’octroi de crédits aux entreprises reste stable, y compris dans les secteurs qui ont été (plus) gravement touchés par la crise. Leur part dans le nombre total de nouveaux crédits au cours des derniers mois est demeurée inchangée par rapport à la période d'avant la crise. Il en va de même pour les crédits aux PME.

Il n'y a donc pas de resserrement ou de « tarissement » du crédit bancaire.

Les banques vérifient toujours au cas par cas si l'octroi d'un crédit (supplémentaire) est justifié. Cette évaluation s'avère efficace. En mai, aucune augmentation significative des retards de paiement de crédits accordés n'a été enregistrée. Les banques continueront à accorder des crédits de cette même manière réfléchie au cours de la période à venir, ce, afin de contribuer à un redressement sain et durable de l'économie.

Le régime de la garantie d'Etat, une réponse rapide à la crise

 

Actuellement, 3,2 % de tous les nouveaux crédits sont couverts par le régime de la garantie d'Etat. Cela correspond à quelque 737 millions d'euros. D'autre part, 78,8 % des nouveaux crédits sont sortis du champ d'application (notamment du fait d'une durée plus longue).

Moins de 4 % des demandes de crédit sous garantie ont été refusés par les banques.

Ces chiffres - et le succès apparemment limité du régime de la garantie d’Etat - doivent s’interpréter dans le contexte adéquat. Le régime de la garantie d'Etat a apporté une réponse (relativement) rapide dans la phase initiale de la crise naissante pour les crédits et les lignes de crédit d'une durée maximale de 12 mois. Dans l'intervalle, les besoins des entreprises ont évolué vers des crédits à plus long terme. Le nouveau régime de garantie actuellement en cours d’élaboration pourra apporter une réponse à ce besoin.