Febelfin met en garde contre la fraude à la demande d’aide

23 novembre 2020 - 9 min de lecture

Une personne proche qui vous demande d’urgence de l’argent ? C’est très souvent une tentative de fraude

 

La crise du coronavirus et les nombreux contacts numériques sont autant d’occasions pour les fraudeurs de tenter d’escroquer les gens. Via un e-mail, un sms ou des applications, ils se font passer pour un ou une proche de leur victime et lui demandent d’urgence une aide financière. Le préjudice suit rapidement. C’est pourquoi Febelfin insiste sur une règle d’or : ne jamais se contenter de transférer de l’argent sans chercher à en savoir plus. Appelez d’abord la personne proche concernée sur un numéro de téléphone qu’elle vous a donné antérieurement et posez-lui quelques questions de contrôle dont vous êtes les seul-es à connaître la réponse. Dans de nombreux cas, vous constaterez qu’il s’agit bel et bien d’une tentative d’escroquerie.

  • Dans le cas d’une fraude à la demande d’aide, l’escroc se fait passer pour une connaissance/un ou une proche de la victime. Il lui demande une aide financière par e-mail, sms ou via une application.
  • Cette nouvelle technique de fraude explose depuis la deuxième moitié de 2020.
    • La crise sanitaire semble aggraver le phénomène : de nombreuses personnes restent en contact via les médias sociaux et autres applications.
    • Comme dans de nombreuses nouvelles formes de fraude, les seniors sont la principale cible.
  • Méfiez-vous de ce genre de message. Ne transférez jamais d’argent sans en avoir parlé auparavant avec le parent ou l’ami/e concerné/e. Appelez-le/la sur un numéro que vous connaissez et vérifier si la demande d’aide est réelle.
  • Febelfin va diffuser une vidéo sur les médias sociaux avec un témoignage montrant les astuces utilisées par les fraudeurs. Cette vidéo vous donnera également des conseils pour vous mettre à l’abri des escrocs.
 

Les fraudeurs à l’œuvre

 

Les fraudeurs ont souvent le même mode opératoire. Ils prennent contact avec leur victime en se faisant passer pour un ami proche ou un membre de la famille. Comment ? Ils détournent par exemple les noms d’utilisateur et mots de passe de comptes de médias sociaux (WhatsApp, Messenger…) d’une personne. Grâce à la liste des contacts numériques de leur victime, ils peuvent alors adresser un message aux amis ou membres de la famille de celle-ci.

Bien sûr, ils inventent d’abord une excuse à ce contact inattendu avec leur victime via un numéro inconnu. Par exemple : “Désolé, j’ai perdu mon smartphone. Ceci est mon nouveau numéro.”

Après un bref échange innocent, la victime reçoit rapidement une demande de virement d’argent vers un numéro de compte donné, car le soi-disant proche ou parent doit payer d’urgence un achat important ou se trouve en difficulté financière. Les montants demandés fluctuent généralement entre 250 et 2 000 euros, parfois plus. Souvent, la victime reçoit au fil des jours plusieurs demandes de virement supplémentaires.

Ça a l’air vrai, ça ne l’est pas…

 

Les fraudeurs se donnent beaucoup de mal pour que tout semble crédible. Il est même possible que leur message d’approche soit envoyé au départ d’une adresse e-mail ou d’un numéro de téléphone portable connus. Les fraudeurs peuvent parfois s’emparer de (pirater) l’adresse e-mail ou du/le numéro de téléphone portable existant d’un proche. Ils imitent alors le ton/les termes habituels de vos contacts pour vous faire croire que vous avez vraiment affaire à un ami/e ou parent.

Les messages ont donc l’air parfaitement crédibles. Comme vous souhaitez bien entendu aider celui ou celle que vous prenez pour votre proche ou ami/e, vous aurez tendance à lui faire parvenir l’argent immédiatement. Ne le faites pas ! Car lorsque vous contacterez ce proche ou cet/te ami/e, vous découvrirez qu’il/elle n’avait en fait aucun problème. Et les escrocs ? Ils auront depuis longtemps pris la fuite avec l’argent.

 

Les seniors sont particulièrement visés

 

Depuis le deuxième confinement, nous constatons que cette technique de fraude s’est considérablement étendue. Ce sont surtout les personnes plus âgées qui sont visées. Possible explication ? Du fait des mesures sanitaires, elles utilisent plus souvent les médias sociaux et d’autres applis pour rester en contact avec leur famille. Les fraudeurs profitent de l’occasion.

Willy Notelaers, Administrateur de Seniornet Vlaanderen: “Je l’ai vécu moi-même. Mon ami Herman m’avait, selon toute apparence, envoyé un message de Kiev. On lui avait volé, disait-il, tous ses papiers son argent et ses cartes de banque. Il avait besoin d’argent pour payer son billet d’avion, soit environ 1250 euros. J’ai tout de suite été sur mes gardes, mais j’ai joué le jeu un petit moment je lui ai demandé comment lui faire parvenir l’argent. Il a répondu presque immédiatement : via une agence de Western Union à Kiev. J’ai alors posé une question de contrôle : lors de notre dernière rencontre, le vrai Herman avait dû partir plus tôt pour une raison bien particulière. J’ai demandé de me rappeler cette raison... et je n’ai plus reçu aucune réponse du fraudeur.” 

 

Conseils pour ne pas tomber dans le piège

 

Si vous recevez soudainement un message d’un/e ami/e ou d’un proche via un numéro inconnu, regardez-y à deux fois. Le mot d’ordre, c’est “contrôler”

  • Beaucoup de pression et d’insistance pour que le paiement soit effectué rapidement ? C’est presque toujours le signe d’une arnaque. Appelez d’abord vous-même l’expéditeur. Pas d’appel ? Pas d’argent ! Ne payez qu’après avoir parlé avec votre proche ou ami/e et avoir reconnu sa voix.
  • Posez des questions de contrôle dont les réponses ne figurent pas dans des e-mails, chats précédents ou sur les réseaux sociaux. Demandez des choses que vous-même et vos proches ou ami/es êtes les seuls à savoir.
  • Un escroc invente des excuses pour ne pas devoir vous parler : le téléphone est tombé dans l’eau, le nouveau numéro n’est pas encore connecté pour les appels vocaux, l’appelant/e se trouve dans un compartiment silencieux dans le train, ou il/elle se dit facilement joignable et ne comprend pas que votre appel ne passe pas.
  • Méfiez-vous si un nouveau numéro de téléphone portable vous contacte, même si vous voyez apparaître la photo de votre proche ou ami/e. Ne remplacez pas l’ancien numéro avant d’avoir parlé à cette personne et d’avoir reconnu sa voix.
  • Un lien étrange pour effectuer le paiement ? Ne cliquez pas dessus avant d’avoir parlé au et reconnu le proche qui vous a présumément envoyé ce lien. Si la demande de paiement vous semble crédible, vérifiez soigneusement le montant que vous payez et les coordonnées du destinataire avant de valider le paiement.

Febelfin va diffuser une vidéo via les médias sociaux dans laquelle la fraude à la demande d’aide sera expliquée et où des conseils seront donnés pour déjouer les tours de fraudeurs.

Ce conseil n’est pas seulement important pour ce type de fraudes : réfléchissez-y toujours à deux fois avant d’ouvrir un lien dans un e-mail ou un message de texte. Glissez votre souris au-dessus du lien. Le nom de domaine, le mot figurant avant .be, .com, .eu, .org, … et devant le tout premier slash “/” est-il vraiment le bon nom de domaine de la banque ? Il est toujours préférable d’aller directement vérifier sur le site web ou l’application de la banque.
Katrien Eggers, Communication Expert au Centre pour la Cybersécurité Belgique

Procédure à suivre en cas de tentative de fraude

 

Il est important de signaler toute tentative de fraude auprès de votre banque, en lui envoyant le plus rapidement possible le message de l’escroc contenant le lien de paiement ou le numéro d’IBAN.

Il est également utile de signaler la tentative auprès de la police, même si vous n’avez subi aucun préjudice. Cela permettra à la police d’avoir une meilleure vue d’ensemble concernant les criminels qui se cachent derrière ce type d’escroquerie.

 

Vous avez malgré tout été victime ?

 

Si vous êtes tombé-e dans le piège, suivez la procédure que voici :

  • Avertissez Card Stop au numéro 078 170 170.
  • Contactez au plus vite votre banque.
  • Déposez une plainte auprès de la police